samedi 16 mai 2020

mardi 2 janvier 2018

FIN DES AVANT-GARDES

J'annonçais en 1979 que l'Histoire de l'art est terminée et que c'était la fin des avantgardardismes des années 1960-70. 
Aujourd'hui, il est devenu clair que j'avais vu juste. L'avant-gardisme n'a plus cours, ne fait plus recette.L'histoire de l'art sans grand H continue selon son rythme sociologique fondamental, sans exaspération, sans hystérie, sans fièvre. Chaque artiste fait tant bien que mal son chemin individuel dans une période générale toxique de MARKET-ART.

mardi 24 mars 2015

L'économie verte existe-t-elle?


tweet art, 2012

Oui, sous le signe de l'économie durable, une expression qui semble encore contradictoire, au point où elle demeure terriblement marginale face aux prédateurs de l'économie néo-libérale à court terme. Un jour pourrons-nous inscrire ces mots sur la même ligne, au lieu de les barrer en forme de négation?

mardi 18 novembre 2014

把钱变成艺术 – 社会炼金术


钱变成艺术 – 社会炼金术,布面丙烯,122 x 183 cm2014
在下面这幅画中,我描述了我从99日到103日在Kickstarter发起的众筹项目。66名捐款人以在线或者其他方式捐出了1美元到500美元不等的总金额达到3011美元因此是项目成功和确认筹资所要求的最低总额2500美元的120%在我提出申请之后,我从参与者那里收到了很多评论,我要衷心感谢这些参与者。我试图在这幅画中描述这些反应,我也在画中表达了这些天里我自己的种种感受。我在其中看到了发起者为了让这个项目被人知道所做的努力,还有一种社会炼金术:艺术家的精力与捐款人的参与混合在一起,通过向着上升曲线顶点的细小笔触来流动。从海拔为0的海平面出随着这30天在未知领土的攀登标高平台式上升正如应该的那样抵达质朴加冕的顶峰。就在这时只有这时艺术家的手才能打开集体的保险箱看到为艺术创作而进行的社会筹款的金钱诸多怀疑之后的奖时刻这种对于建立在对经济和利润的信仰之上的我们今天这个社会的股市波动与投机梦想的曲线的滑稽模仿之中我得到了很大的乐趣——从收到的评论中看出捐款人们也是如此。这种在线的社会学艺术的展示可堪与它金钱的份量相提并论

lundi 17 novembre 2014

Art et économie humaine



Le monde comme il va, acrylique sur toile, 91 x 122 cm, 1999

Économie humaine

Vernissage mercredi 19 Novembre à partir de 18h30
Commissaire : Paul Ardenne
Commissaire associée : Barbara Polla

Espace d’art contemporain HEC | 20 Novembre 2014 au 6 Mars2015 |
Direction : Anne-Valérie Delval | Coordination : Maxime Chevillotte |

Scénographie : Maxime Chevillotte & Hélène Maslard |Accueil des publics : Hélène Maslard

Burak Arikan | Conrad Bakker | Yann Dumoget | IKHEA©SERVICES | Hervé Fischer |Sean Hart | Marc Horowitz | Joël Hubaut |Pierre Huyghe | Ali Kazma | Florent Lamouroux | Tuomo Manninen | Adrian Melis | Deimantas Narkevičius |Lucy + Jorge Orta | Jean Revillard | Camille Roux | Edith Roux |Benjamin Sabatier | Julien Serve | Zoë Sheehan Saldaña | Paul Souviron |

L’art contemporain au prisme de l’actualité économique


Cette exposition se propose d’inventorier les rapports que les artistes plasticiens
entretiennent aujourd’hui avec le monde de l’entreprise et, plus largement, avec l’économie à l’heure de la globalisation. Les approches y sont de deux ordres :
1. la saisie « plasticienne » du monde de l’entreprise, de l’économie et de la production ;
2. le jeu avec les indicateurs économiques et l’univers de l’entreprise.
L’accent mis ici sur la créativité et le regard des artistes sollicités pour cette exposition tendent à humaniser le monde du travail et de l’économie. Ils restituent à l’homme une place d’acteur conscient, lucide et concerned.
Pourquoi cette exposition ? Pour signifier que l’économie n’est pas exclue des
préoccupations de nombre d’artistes contemporains. Pour signifier, encore, comment la vision artistique de l’économie en vient à « humaniser » celle-ci : en la mimant, en la détournant ; en en élargissant, parfois jusqu’à l’absurde, les pratiques ; en en faisant un sujet non plus de tension, mais bien de décontraction.
Dans les symboliques de nos sociétés, beaucoup d’importance est accordée au politique et bien moins à l’économie matérielle. Si l’économie ne dirige pas, ou pas toujours, le politique, reste que la dimension économique n’est jamais seconde. Le matérialisme n’existe pas en tant que tel : l’économie, elle aussi, « écrit » une symbolique, elle ne manque jamais de s’inscrire dans des représentations du monde, au-delà de sa réalité concrète.
Inévitablement, les artistes s’y intéressent, notamment les artistes plasticiens qui retiennent, dans cette exposition, notre attention. Curieusement cependant, l’histoire de l’art est chiche œuvres consacrées au thème économique. Quand ces œuvres existent, par surcroît, elles sont là surtout pour maudire l’économie. Celle-ci, à travers le travail et l’exploitation matérielle, dégraderait l’humain. Ce
bannissement de l’économie est l’un des thèmes privilégiés du christianisme primitif : le Christ a chassé les marchands du Temple et, ce faisant, a fait valoir le primat du symbolique sur l’économie.
Le protestantisme, on le sait, modifiera en profondeur le rapport à l’économie. Pour un protestant, la réussite économique est conditionnée par la morale religieuse : le succès dans le Beruf (travail) est un signe d’élection. Cette requalification positive de l’économie n’induit pas pour autant une création artistique à sa gloire. Les œuvres d’art qui ont trait à l’économie, avant le XXe


siècle, demeurent peu nombreuses : quelques portraits de banquiers dans la peinture flamande ; quelques représentations de marchands, de villes et
des activités humaines ; des vues de marchés, de foires, de ports…
Il faut attendre la modernité pour voir l’économie trouver dans le champ de l’art une représentation plus consistante, et plus incisive aussi. Cette représentation suit deux axes : un axe sibyllin (on joue avec l’économie), un axe critique (on dévalue le rôle de l’économie, on le stigmatise).
Pour l’axe sibyllin, citons Marcel Duchamp, qui paie, en 1919, son dentiste avec un chèque qu’il dessine, ou Yves Klein, avec ses Zones de sensibilité picturale immatérielle – des feuilles d’or sont échangées contre un simple bout de papier mentionnant la transaction. Encore, la fameuse série des Merda d’artista de Piero Manzoni, quelque 90 boîtes de conserve, dans lesquelles ce facétieux créateur italien a mis ses excréments, vendues au poids de l’or…
Quant à l’axe critique, celui-ci met en valeur l’idée que l’économie est au fondement de l’inégalité matérielle et par conséquent sociale entre les humains. Toute une peinture « sociale », favorisée notamment par l’idéologie communiste, fleurit sur ce concept, portraiturant des travailleurs exploités dans des lieux de travail dégradants. L’économie ainsi représentée ? Une calamité humaine.
Quid enfin de l’économie quand on est artiste plasticien aujourd’hui ? Le point de vue des artistes a maturé : il se défie des caricatures et des simplifications. Lucide, pondéré souvent, engagé parfois, l’artiste entend d’abord témoigner de ce qu’est l’ « économie ». Au-delà des clichés, il goûte aussi de jouer avec l’économie, en en détournant les principes, notamment au travers de l’art participatif et en créant des circuits économiques parallèles. L’art produit ainsi une modulation singulière du rapport de l’homme contemporain au matérialisme : il rematérialise l’économie sous des formes déviées et nous convie à mieux regarder l’économie réelle. L’artiste fait ici la preuve qu’il n’est ni médusé ni dépassé par l’économie. Il adopte une position d’acteur, à sa mesure et avec ses propres armes.

Paul Ardenne, commissaire de l’exposition
Barbara Polla, commissaire associée